Dialogue avec les élus pour penser l’école rurale de demain

Un observatoire des dynamiques rurales s’est réuni le 31 janvier, à l’initiative du directeur académique des services de l’éducation nationale de la Loire-Atlantique. Il rassemble des représentants de la préfecture, des élus des instances départementale et régionale et des maires de communes rurales
L’observatoire des dynamiques rurales se réunissait pour la deuxième fois.
Issu du plan national France Ruralités, cet observatoire a pour objectif de présenter aux élus la mobilisation du rectorat et de la DSDEN en faveur de la ruralité, en adoptant une vision globale – celle du niveau départemental.
« L’État et les collectivités - dans les compétences qui sont les leurs - travaillent ensemble et en partenariat pour faire fonctionner une école, un collège ou un lycée. J’ai souhaité que cet observatoire soit le reflet de ma façon de travailler avec les collectivités : fluidité, complémentarité, confiance et relations partenariales constructives » précise Gilles NEUVIALE pour justifier - à l’ordre du jour d’une instance « État » - la présentation de projets en faveur de la ruralité directement portés et présentés par le département ou la région.
Dès lors, une des orientations qui a guidé la conception de la carte scolaire du premier degré relative à la rentrée 2025 - présentée la semaine dernière au comité social d’administration spécial départemental (CSA-SD) - a été la préservation de l’école rurale : le taux d’encadrement des élèves scolarisés en école rurale a été amélioré par rapport aux années passées, ce qui permettra dès la prochaine rentrée d’avoir en moyenne moins d’élèves par classe que cette année.
« L’école rurale : une attention renouvelée et partagée de l’État et des collectivités »
L’observatoire des dynamiques rurales a permis un échange et une présentation des points suivants :
- Évolution du taux d’encadrement entre la rentrée 2024 et la rentrée 2025 dans les écoles rurales pour traduire concrètement la préservation de la ruralité.
- Cartographie globale du département permettant de prendre connaissance d’une prévision de l’évolution des effectifs dans les écoles entre 2024 et 2027 pour se projeter sur les enjeux à venir. Cette vision départementale vient compléter la communication individuelle que reçoit chaque maire depuis l’an dernier pour prendre connaissance de l’évolution sur 3 ans des effectifs dans sa commune. Elle permet au maire d’avoir une vision à long terme et est le support d’un dialogue de proximité souhaité entre chaque maire et l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription.
- État des lieux du déploiement des projets portés dans les écoles de Touvois, Legé et Corcoué-sur-Logne et dans le collège de Legé. Ces établissements appartiennent au premier « territoire éducatif rural » déployé en Loire-Atlantique depuis septembre 2024.
- Présentation du projet éducatif de l’internat d’excellence « ruralité » du lycée professionnel Louis Armand de Machecoul-Saint-Même récemment labélisé par l’État et rénové par la Région Pays de la Loire.
- Présentation, par des élus du département, des travaux, constructions et politiques éducatives en ruralité portées par le département de Loire-Atlantique.
- Présentation - par la directrice éducation de la Région Pays de la Loire - du futur lycée de Saint Philbert de Grand Lieu. Il scolarisera dès la rentrée 2026 des élèves vivant actuellement dans les communes rurales du sud du département.
« Accompagner en proximité et laisser le temps aux élus de penser une école innovante, durable et de qualité pour leur territoire »
D’ici 2027, la moitié des 207 communes de Loire-Atlantique va perdre des élèves en âge d’être scolarisés dans les écoles maternelles et élémentaires. À cela, doit s’ajouter la répartition des élèves sur les réseaux public/privé selon le choix des familles, difficilement prévisible aujourd’hui et qui peut impacter le nombre d’élèves accueilli dans les écoles d’une commune.
Si le département n’est pas connu pour être un département français très rural, il va bientôt compter - pour certaines communes et à court terme – une dizaine d’écoles avec de très faibles effectifs.
« Les élus des communes ayant 1 à 3 classes dans leur école ne doivent pas rester seuls face à la diminution des effectifs, qui affecte la qualité de l’enseignement dispensé. L’échange avec les membres de l’observatoire des dynamiques rurales démontre bien qu’un dialogue et une réflexion autour des conditions du maintien d’un service public d’éducation durable et de qualité doivent être mis en place », précise Gilles NEUVIALE à l’issue de l’observatoire.
« Un travail de proximité et en confiance avec les élus locaux doit être la condition pour penser une école rurale de qualité sur le temps long. On doit se donner du temps pour transformer ensemble l’école et c’est pour cela que l’on présente désormais des prévisions pluriannuelles d’effectifs pour avoir une vision sur 3 ans ; les inspecteurs de l’éducation nationale placés sous mon autorité seront aux côtés des maires lorsque cela est nécessaire ».
Mise à jour : février 2025